I. Introduction
Avant tout, je pense qu’il est bon de rappeler qu’ il ne faut jamais forcer quelqu’un à changer de système d’exploitation . Cela peut paraître évident, mais j’ai déjà eu des témoignages de gens qui ont été forcés à passer sous Linux et ça s’est forcément très mal passé.
La demande doit venir clairement de la personne. Bien sûr, vous pouvez "aider" cette prise de décision. Pour ma part, j’attends qu’une personne vienne me voir en me parlant de ses problèmes sur son ordinateur (virus, lenteur, difficultés pour faire telle ou telle chose, etc.), dès lors, je fais mon "commercial" et commence à vanter les avantages d’Ubuntu par rapport à Windows. Les arguments sont, en général, toujours les mêmes : pas de virus, plus rapide et plus intuitif. Je développe plus ou moins certains points en fonction des gens.
Voici un exemple concret : un jour, mes beaux-parents me demandent si je peux formater l’ordinateur car le fils de la maison, a force de tester 36000 jeux, à fini par pourrir la machine de spywares, virus et autres joyeusetés. Sachant que mes beaux-parents n’utilisent l’ordinateur que pour du mail, de l’Internet et pour y stocker des photos, je commence à faire l’éloge d’Ubuntu en insistant sur le fait qu’il n’y aurait plus de lenteurs ni de virus. La décision est donc prise pour installer Ubuntu pour les parents et Windows pour leur fils (pour les jeux et pour ses "expériences").
Ensuite, les amis de mes beaux-parents ont vu ce système et ont voulu que j’installe le même chez eux, ensuite les amis des amis ont voulu la même chose, etc.
Dans cet article, je vais vous présenter comment je dirige une migration , les différentes étapes et les conseils pour la mener à bien. Pour ce faire, je vais vous décrire un cas concret que j’ai eu il y a deux semaines : la migration d’un collègue d’un ami de mes beaux-parents (qui lui a fait l’éloge d’Ubuntu après que je lui avais installé car il l’avait vu chez mes beaux-parents). Vous me suivez ? 🙂
Pour la petite histoire, c’est cette personne (G., 40 ans) qui a eu cette expérience avec ce fameux "professionnel".
II. La sensiblisation
Je reçois donc un appel un samedi :
Bonjour, vous avez installé "Munux" sur le PC portable de mon collègue de travail et il ne m’en dit que du bien, pouvez-vous venir à la maison pour l’installer sur nos trois ordinateurs ? *
On a donc passé environ 30 minutes au téléphone, je lui ai dit ce qu’était Linux, lui ai bien fait comprendre que les applications étaient équivalentes et non identiques à celles sous Windows, lui ai demandé quels logiciels il utilisait le plus souvent (afin de savoir si des alternatives existaient pour toutes les utilisations), etc.
Il ne semblait pas avoir de besoins spéciaux particuliers, il me disait qu’il téléchargeait un peu grâce à Limewire mais c’est tout (enfin c’est tout parmi les logiciels "spéciaux").
On se donne rendez-vous pour le mardi suivant, j’irai chez eux pour leur présenter concrètement ce qu’est Ubuntu.
III. La présentation
J’arrive donc le mardi chez G. pour lui faire la présentation d’Ubuntu. Je m’installe avec lui et sa femme devant l’ordinateur familial et je lance le Live CD. De là, je leur demande quels sont les utilisations qu’ils ont de leur ordinateur, quels logiciels ils utilisent, quels matériels ils possèdent (imprimantes, appareils photo, etc.). Pour toutes les utilisations qu’ils ont, je leur montre qu’il est également possible de le faire avec Ubuntu, parfois même plus simplement que sous WIndows.
Par exemple, je leur montre Firefox, Totem (avec l’installation automatique de codecs), Transmission (je leur dis que c’est, selon moi, le meilleur moyen de télécharger), Brasero , Sound Juicer , emesene , etc.
Côté matériel, je leur montre que tout ce qu’ils ont est très bien reconnu, que ce soit l’imprimante, les lecteurs mp3 ou les appareils photos. Par chance, ils n’ont pas de GPS et ils connectent leur téléphone sur l’ordinateur directement grâce à la carte mémoire.
Aucun problème en vue, aucun problème de reconnaissance matériel, tous les logiciels présents leur conviennent parfaitement.
Après cette présentation minutieuse, je leur laisse les commandes et ils découvrent d’eux même le système et ses différents logiciels.
A la fin de la journée, il est décidé d’installer uniquement Ubuntu sur deux machines et de laisser un dual-boot Ubuntu/XP sur la troisième machine pour les jeux. Je repasserai donc le lendemain pour cette installation. Je leur demande de faire toutes leurs sauvegardes le soir car j’effacerai tout le lendemain.
VI. L’installation
J’arrive le lendemain avec ma pile de CD pour commencer les différentes installations. Après une petite remise à niveau sur les avantages d’Ubuntu (racontée dans cet article ), je commence l’installation. Comme d’habitude, les installations se passent très bien, tout est très bien reconnu, le rêve ! J’avais quand même un Windows à installer sur une machine, c’est ce qui m’a pris le plus de temps (que ce soit l’installation du système ou l’installation des pilotes et autres logiciels).
Revenons à Ubuntu, je prends bien soin d’installer les programmes supplémentaires, de faire les mises à jour, d’installer le pack linguistique, de configurer l’accès Internet (WiFi) et de rapatrier les sauvegardes sur ces nouveaux systèmes.
Là encore, tout se passe très bien, tout le monde est content et s’acclimate assez vite. En effet, le logiciel qu’ils utilisent le plus étant Firefox, ils ne sont finalement pas trop perturbés.
Comme pour mes autres migrations, je leur dis que je repasserai dans quelques jours afin que nous fassions le point.
Que s’ils ont des problèmes urgents, qu’ils m’appellent, sinon, qu’ils notent les problèmes rencontrés ou les questions qu’ils ont à me poser.
V. Le contrôle
Je reviens donc quelques jours plus tard. Pas de gros problèmes rencontrés entre temps. Ils me demandent juste de leur remontrer comment on grave un CD et un DVD et comment on fait pour jouer à tel jeu sur Firefox (il suffisait d’installer Java pour que tout fonctionne).
Aucun autre problème, tout fonctionne très bien et tout est beaucoup plus simple et intuitif que sous Windows ! C’est ce que j’appelle une migration réussie 🙂
VI. Conclusion
Je vous ai présenté ici un exemple concret d’une migration telle que j’ai l’habitude de faire, je vous propose donc un petit résumé plus général :
Une migration doit, selon moi, se dérouler en quatre temps :
-
Sensibilisation aux Logiciels Libres, les avantages qu’ils ont par rapport aux logiciels propriétaires (plus de sécurité, plus de robustesse, plus de rapidité, etc.). Attention à bien écouter les besoins des personnes concernées (tous les logiciels qu’ils utilisent sont-ils disponibles sous Linux ?).
- Présentation concrète du nouveau système et de l’ensemble de ses logiciels grâce à un Live CD (qu’il soit d’Ubuntu ou d’un autre système). L’objectif est de comparer les logiciels libres équivalents aux logiciels propriétaires utilisés. En gros, faire tout ce que les gens font sous Windows directement sur l’ordinateur grâce au Live CD.
- Installation du nouveau système ainsi que des logiciels nécessaires et les mises à jour, installation du pack linguistique et des pilotes graphiques. Idéalement, faire cette installation le lendemain après avoir demandé aux gens de faire soigneusement toutes leurs sauvegardes le soir, au calme, en prenant leur temps pour ne rien oublier.
- Contrôle après quelques jours d’utilisation en ayant bien dit aux personnes concernées de prendre des notes sur les problèmes rencontrés entre temps ou les questions à poser.
C’est tout pour cet article, j’attends vos réactions, notamment pour savoir comment vous faites de votre côté, quelles sont vos étapes, en résumé, comment vous conduisez une migration. N’hésitez pas non plus à me dire ce que vous pensez de ma façon de faire les choses.
À bientôt 😉